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 Chapitre 4 : Des indices ?

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Stormast
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MessageSujet: Chapitre 4 : Des indices ?   Chapitre 4 : Des indices ? EmptySam 16 Déc - 20:47

Chapitre Quatrième : Des indices ?




Les couloirs étaient vides. Se servant de très légers coups de sonde, Jean progressa sans être aperçu. Tout en marchant, il se mit à réfléchir à ce qu'il faisait. A la vérité, il ne savait pas pourquoi il retournait vers le bâtiment A. Une sorte d'intuition, qui lui soufflait qu'il allait rater quelque chose s'il ne le faisait pas.

Arrivé à proximité du lieu du meurtre, Jean se fit plus discret, ralentissant son allure et tentant de ne pas faire de bruit. Il vit de loin les scellées brillantes, qui signalaient le lieu du crime.

Mais personne à l'horizon. Les sourcils de Jean se froncèrent, alors qu'il essayait de se remémorer des occurrences de meurtres dans sa culture cinématographique. A ce qu'il savait, il y avait toujours quelqu'un qui gardait le lieu du crime, quand même ! Là, aucun policier ne semblait daigner rester sur place. La police scientifique était bien entendu déjà passée, mais enfin, était-ce une raison pour laisser la scène du crime ouverte aux quatre vents, en-dehors des scellées ( une barrière bien dérisoire ) ?

Quelque chose n'allait pas, c'était évident. Le coeur du jeune collégien se mit à battre la chamade alors qu'il continuait à s'approcher. A présent, chaque pied se posait juste devant l'autre, comme pour réduire au maximum sa vitesse.

Arrivé à un coin du couloir, Jean jeta un petit coup d'oeil. Il fit bien. Un individu d'environ un mètre soixante-dix était en train d'agiter les mains, debout au milieu du pentacle. A côté d'une des scellées, un policier gisait. Impossible de voir depuis sa position s'il était endormi ou...Mort. Jean pria intérieurement pour que ça reste dans le domaine du sommeil. Deux morts en moins de vingt-quatre heures, dont un policier, cela faisait trop pour sa santé mentale. Il vit avec soulagement la poitrine du policier se soulever puis s'abaisser, doucement.

Soudain, Jean se prit la tête entre les mains. Il avait l'impression que sa tête allait imploser : un son suraigü et d'une puissance qu'il n'avait jamais ressentie auparavant semblait provenir d'un point indéterminé de l'espace. Jean tomba à genoux, quasiment sans faire de bruit – une chance, le type du pentacle n'avait pas l'air d'être là pour s'amuser. Puis le son s'arrêta quasi-instantanément. Jean releva les yeux : la silhouette qui se tenait au milieu du pentacle commença à s'en aller.

C'est en ce genre de moments que les gens se posent des questions qui, sans en avoir l'air, déterminent le reste de leur vie. Du genre, " Je le suis, ou pas ? ". Jean répondit " Non ", pas parce qu'il avait peur ou parce qu'il n'en avait rien à faire, mais simplement à cause de la douleur qui lui cisaillait le cerveau.

Dos au mur, Jean se releva doucement. L'étrange homme avait déjà disparu. Quelques secondes après qu'il se soit remis sur ses jambes, un signal vrilla son cerveau pour la deuxième fois de la soirée. Nettement moins violent, mais tout aussi désagréable. Ca, il pouvait savoir de qui ça venait. Chris.

" Jean ! Tu vas bien ? "

Etrangement, Chris avait l'air affolé. Jean se demanda bien pourquoi.

" Heu...Oui...
- Jean, nom de nom, qu'est-ce qu'il s'est passé ? C'est toi qui a manié le Pouvoir de la sorte ? Ca a fait un tel bruit, je suis sûr qu'on t'a entendu depuis Strasbourg !
- Mais non, Chris...C'est quelqu'un d'autre ! "

Un long silence radio se fit. Jean en profita pour retourner vers l'internat. Il se tenait toujours la tête entre les mains.
Chris ne sembla pas reprendre le contact. Jean en profita pour se mettre au lit. Mais il ne pouvait pas s'endormir comme ça, il avait vu trop de choses. Il devait réfléchir à tout ça, l'ordonner.

Celui qu'il avait vu, il en était à présent certain, était le meurtrier. Ca collait bien : un utilisateur du Pouvoir, d'une taille comparable à celle d'un élève. Restait à savoir qui ça pouvait bien être.

Les pensées de Jean s'assombrirent, mais il finit par dormir, malgré ses craintes. Un cauchemar horrible le hanta toute la nuit, dans lequel il était poursuivi par ce fou furieux qui en voulait à la vie des élèves du Collège Saint-André.

Noir, tout était noir. Noire sur du noir, une silhouette se découpait, approximativement de la taille de Jean. Un capuchon empêchait de voir le visage de son adversaire.

Son adversaire ? Jean le ressentait ainsi. Il était en combat contre cet inconnu, en tout cas dans le cauchemar.

L'adversaire marmonnait quelque chose, à voix basse, et Jean s'écarta prudemment. Un rire de dément éclata, et l'inconnu leva les bras au ciel, alors que deux langues de feu venaient enserrer Jean. La chaleur était intenable, il souffrait, se sentait lâcher prise. Mais il voulait tenir, essayer de voir qui ce déséquilibré était. Concentrant sa volonté, Jean réussit à se libèrer des tentacules brûlantes. A présent, il devait vite contre-attaquer, ne pas laisser le temps au fou de reprendre l'avantage...

Ce cauchemar semblait si réel ! Jean se réveilla en sueur, son réveil sonnait à ses côtés. L'éteignant, le garçon avala difficilement. Ce rêve avait-il une signification ? Devrait-il combattre le tueur ?

Sans réponse à tout cela, l'esprit encore plus embrouillé, Jean se prépara à aller en cours. Il prit son petit-déjeuner au réfectoire, et attendit Jacques, comme ils en avaient l'habitude.

Mais la cloche sonna, et Jacques n'était toujours pas là. Ils avaient pourtant cours d'histoire-géo, la seule matière où ils obtenaient des résultats potables. Un peu inquiet, Jean se mit à penser à des scenarii catastrophes, où Jacques tombait nez à nez avec le tueur, dans la rue, de façon tout-à-fait fortuite. L'angoisse allait croissante, quand il vit avec soulagement son ami sortir de la foule pour se diriger vers lui.

" Hé ben, Jacques, panne de réveil ?
- M'en parles pas...Chuis crevé ! "

Effectivement, Jacques avait une sale mine, il donnait l'impression de ne pas avoir dormi.

" Ah ouais ?
- Pas pu dormir...Avec ce meurtre...T'imagines, si le dingue rôde dans l'coin ? Il risque de nous tomber dessus ! "

Jean eut une moue qui montrait clairement qu'il n'était pas plus rassuré que son ami. Ca, il l'avait envisagée, cette possibilité ! Et non seulement ça ne le rassurait pas du tout, mais qui plus est il sentait confusément qu'il ferait une cible de choix pour un tueur disposant du Pouvoir. De quoi s'assurer de beaux cauchemars pour agrémenter ses nuits d'hiver, quoi.

Jacques et Jean se dirigèrent vers leur salle de cours, tranquillement. Heureusement, leur professeur était en retard.

Mme Leroyal arriva peu après, et commença son cours. L'un des seuls qu'ils suivaient. Après deux heures passées à disserter sur la situation économique des Etats-Unis d'Amérique, les deux compères suivirent le flux d'élèves de leur classe, qui se dirigeait vers la suite des réjouissances.

Une journée bien remplie de plus, se dit Jean lorsqu'il quitta Jacques vers seize heures.

Il retourna d'un pas tranquille vers l'internat. Cette fois-ci, aucun pressentiment ne l'aiguillonna, il put donc faire fi du bâtiment A. Et puis, les policiers avaient postés plusieurs des leurs sur place, à présent qu'ils soupçonnaient qu'un sale coup pourrait se reproduire.

Jean afficha bien entendu le sourire de circonstance : un jeudi avant les vacances de Noël, on ne peut qu'être heureux. Encore une petite journée, et les pensionnaires du Collège Saint-André seraient libres. On sentait vraiment le soulagement chez eux, une atmosphère extrêmement décontractée règnait à l'internat. Même la promesse d'une inspection générale des dortoirs ne put la briser, tant les jeunes collégiens étaient heureux de partir, cette joie encore augmentée par la venue de Noël.

Malgré sa bonne figure extérieure, Jean fulminait. Il ne savait pas quoi faire, à propos de ses rêves. En parler à Chris le rendrait un peu plus suspect, et il n'était pas sûr que le mage aie tellement envie d'entendre parler de cela. Il alla à une table, s'écartant un peu du groupe qu'il venait de divertir en faisant le pitre, s'appuyant sur une imitation très réussie de Charcot, l'inimitable entre tous, et prit une feuille de papier. Il se mit à écrire ce qu'il avait vu. En détail, et aussi clairement que possible.

C'est alors que retentit un cri bien connu : " Inspection ! "

Paniqué, Jean fourra sa feuille de papier sous son oreiller, avant de donner à son lit un semblant d'apparence correcte. Puis il se mit à ranger ses affaires en les fourrant dans son sac, aussi tassées que possible, finissant juste à temps, juste avant que le surveillant entre. Surveillant qui n'était autre que Chris.

Jean fit un sourire, mais il remarqua que d'autres élèves étaient là. Chris garda un air sévère, et commença par le lit de Jean. Il lui fit des remarques sur le désordre ambiant, des remarques dures et sèches, qui surprirent toute la chambrée : il était rare qu'un surveillant soit pointilleux à un tel niveau.

Alors qu'il enlevait les draps pour les donner à Jean, en lui annonçant qu'il devrait refaire son lit, Chris vit le papier voletter. S'en saisissant, il clama à toute la chambre sa découverte.

" Hé bien, monsieur Temin, on écrit ses secrets sous l'oreiller ? Manque de chance, je saurai tout ! Si vous voulez récupèrer ce papier...Venez me voir ce soir. Vous savez où, dans la salle de colle où j'officie ! "

Jean baissa la tête. Là, ça s'annonçait vraiment, mais alors vraiment mal.

Les autres locataires du dortoir s'arrêtèrent de ricaner, impressionnés par le fait que le nouveau surveillant aie une telle autorité sur Jean, qui était bien connu pour s'attirer leurs foudres, et ne jamais les écouter.

L'inspection continua, alors que Jean commençait de refaire son lit. Après avoir fait la tournée de tous les dortoires, Chris revint, toujours avec un masque de sévérité affiché sur le visage. Jean avait refait son lit, et le surveillant se priva de toute remarque désagréable, comme pour enfoncer le clou par le silence cette fois.

Jean se sentait...Perdu. Il venait d'écrire son rêve totalement halluciné, Chris allait le prendre pour un dingue, et il ne savait pas trop comment présenter les choses.

Il est étrange de voir à quel point le temps passe quand on s'attend à se faire crier dessus. On ne le voit réellement pas filer, comme du sable entre les doigts, rapprochant d'autant le moment redouté.

L'heure du repas arriva. Jean suivit le gros des troupes, sans faire attention à ce qui se passait. Il mangea sans entrain, mais réussit quand même à avaler ce qu'on lui présentait, habitué qu'il était à la cantine du Saint-André.

Après le repas, il allait chercher son papier. Jean se doutait bien que si Chris lui avait dit de venir le chercher, c'était aussi un moyen pour lui d'économiser ses forces et de lui faire discrètement passer le message qu'il devait venir pour discuter de l'enquête. Mais il restait inquiet à propos de ses écrits.

Arrivant à la porte de la chambre de Chris, il tapa doucement, et la porte s'ouvrit. Chris était là, à l'intérieur, il semblait au bord de l'épuisement. Jean fut surpris de cet état : il avait vu un Chris en pleine santé, rien qu'une petite heure auparavant. Là, le même homme était à deux doigts de lui tomber dessus de fatigue.

Chris lui fit un petit signe de la tête, et alla s'effondrer sur son lit. Jean entra, ferma la porte sans faire de bruit, puis s'assit sur le tapis, comme il l'avait fait dans les mois précédents, quand Chris lui apprenait l'art délicat mais si gratifiant de la manipulation du Pouvoir.

Chris rompit le silence, et sa voix confirmait l'analyse que l'on pouvait faire de visu : un ton las, des mots bafouillés, comme si sa mâchoire manquait d'énergie pour bien articuler.

" Jean, écoute...Je suis crevé. J'ai essayé tout un tas de choses pour trouver ce fou, et je n'arrive à rien. Je pense que...Ce mec est trop fort pour moi. "

Jean fut horrifié. Si Chris abandonnait, qui protègerait les élèves du Collège ?

" Mais Chris...Je vais t'aider, n'abandonne pas ! "

Chris ne bougea pas, mais un soupir fit se soulever sa cage thoracique.

" Oui, tu as raison, Jean. Je ne dois pas abandonner. Mais nous devons mettre en place une autre stratégie. L'attendre et se servir de la foule des élèves comme appât ne nous mènera nulle part. "

Le surveillant touchait à un point très sensible et vital : ils n'avaient jamais vraiment eu de plan. Il s'étaient lancés dans cette recherche comme si le meurtrier devait se révéler au grand jour, forcément, parce que lui il était le méchant méchant, et eux les gentils gentils. De toute évidence, ça n'avait pas du tout fonctionné.

" Heu...Je ne sais pas trop quoi faire.
- Moi je sais, Jean. Dors.
- Hein ?
- J'ai lu ton papier. Tu sembles lié au meurtrier, d'une façon ou d'une autre.
- Quoi ?
- Ne fais pas l'innocent. Pour moi, il est clair que ton esprit a réussi à trouver des indices, iconsciemment. Et il essaie d'éveiller ta conscience à leur sujet, en utilisant les rêves, comme un moyen de les lui montrer.
- ...Mais je... "

Il était clair que Chris avait son idée sur la question. Il fit un sourire qui se voulait rassurant à Jean. Même si avec ses cernes et ses sourcils froncés, il faisait plus peur qu'autre chose.

" J'ai fait une formation de psychologue. Je m'y connais, dans ce genre de trucs ! Fais-moi confiance, Jean. "

Il n'avait rien à dire là-dessus. Jean garda une moue de mécontentement sur le visage, mais se dirigea vers sa chambre, toujours discrètement. L'entretien était terminé, Chris devait dormir.

Sur le chemin, Jean pensa qu'il y avait bien des choses qu'il ignorait sur le Pouvoir. Nottament sa propension à " avaler " les ressources physiques de ses utilisateurs. Car il était évident que Chris n'était pas fatigué à cause de son travail, sa fatigue avait une cause surnaturelle.

Arrivé au dortoir, Jean prit les précautions d'usage pour ne pas faire trop de bruit, et se glissa enfin dans son lit. Après une bonne journée de plus, il pensa avec délices à la dernière journée de cours de l'année civile, qui serait le lendemain.

Mais ses rêves ne s'arrêtèrent pas qu'aux bonnes choses.
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